Bonjour, présentez-vous à nos lecteurs.
Je m’appelle Simplice Davo VODOUHE. Je suis le coordonnateur de l’Organisation béninoise pour la Promotion de l’Agriculture Biologique (OBePAB), coordonnateur de la plateforme d’agriculture biologique du Bénin. Je coordonne aussi la plateforme africaine pour la promotion de l’agriculture biologique.
L’agriculture est la base de l’économie béninoise, quelle part occupe l’agriculture biologique dans les exportations agricoles ?
L’agriculture biologique vient de naître et est encore à un stade assez préliminaire en termes de qualité et est en train de prendre de la place. Chaque année, elle gagne une part de marché très important que ça soit au niveau mondial ou au niveau africain. Au niveau béninois, ça commence par augmenter un peu, mais nous sommes encore à des degrés qu’il faut vraiment améliorés. C’est pour cela que nous mettons tout en œuvre pour que l’agriculture biologique soit connue et être perçu comme un marché de niche. Nous sommes sûrs que cela améliorerait la situation.
Vous êtes un pionnier de l’agriculture biologique, quel regard portez-vous sur la production biologique de nos jours ?
Nous sommes rentrés dans l’agriculture biologique en 1994 et à ce moment c’était une lutte et personne ne comprenait ce que c’était l’agriculture biologique. Les gens cherchaient plutôt à la combattre. Aujourd’hui je suis vraiment content que la compréhension de ce que l’agriculture biologique s’est améliorée et que le gouvernement lui donne une place importante. Le Bénin est l’un des premiers pays à s’engager dans la rédaction du plan stratégique de la promotion de l’agriculture biologique afin de lui permettre d’avoir une place plus importante. Nous avons une part vers le plan d’investissement et cela permet à l’état d’investir directement dans ce type d’agriculture. Aussi nous sommes contents de l’évolution que nous observons aujourd’hui quand on fait introduire le coton biologique au Bénin dans les années 94 et 97 personne ne voulait avoir ce coton. Nous stoppons ce coton pendant des années avant de pouvoir le vendre à un acheteur éventuel. Ils viennent pour nous aider à évacuer ce coton. À l’heure actuelle, les gens cherchent ce coton que ça soit l’état où les partenaires techniques et financiers.
En dehors du coton, quelles sont les autres cultures qui se prêtent à la production biologique au Bénin ?
Toutes les cultures se prêtent à la production biologique. La culture la plus difficile à produire c’était le coton, mais nous avons vaincu cette difficulté. Tout le reste peut se faire en production biologique. Actuellement, vous constaterez qu’il y a les produits maraîchers biologiques, le soja biologique, l’anacardier biologique. Au Bénin il y a tellement de produits biologiques que nous ne pouvons pas dire que tel produit est apte pour être biologique et l’autre non. Il suffit de le faire que c’est faisable.
Le bio peut-il nourrir son homme au Bénin ? Comment entrevoyez-vous l’avenir de ce type de production ?
Ça, c’est clair, je peux vous dire qu’on donne une fausse image en disant que le rendement du produit bio est faible. La population étant grandissante, on ne peut pas nourri le monde ; par conséquent les politiciens refusent de s’engager dans cette production. Il suffit juste d’avoir un objectif : la santé. Faut-il produit beaucoup, manger et tombé malade et utiliser l’argent pour les médicaments ? Je crois que non. Il vaut mieux manger sain et la quantité qu’il faut. Nous exagérons. Tenons compte de ceux dont nous avons besoin et l’agriculture bio pourra nourrir son monde. Tous les producteurs bio que vous rencontrez dans notre système, ils se nourrissent et disposent encore pour la vente.
Votre mot de fin
Je voudrais demander à chacun de réfléchir, de faire la part des choses. Il ne suffit pas d’écouter ce qui se passe dans le monde, mais de voir le rationnel derrière chaque paradigme que l’on sort parce qu’il faut faire un choix. Certaines formes d’agricultures commencent par naître, mais finalement arrivent à convaincre les gens. L’agriculture biologique est en train de prendre ce pas et il faudrait que chacun y apporte son soutien.